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A l’heure des changements, des transitions et des évolutions sociétales, il est aisé et tentant de promettre monts et merveilles en faveur de la biodiversité. Parfois, les acteurs économiques et politiques sont amenés à faire du greenwashing sans même s’en rendre compte, par méconnaissance de certains sujets. Pourtant, cette pratique n’est en rien constructive ou pertinente sur le long terme. Et le génie écologique se veut résolument tourné vers la cohérence des actions et l’humilité fasse à la complexité du vivant. Inutile de mentir, il faut agir à point !

Le greenwashing : définition, implications dans le débat public et positionnement du génie écologique

Le « greenwashing » peut être traduit par « écoblanchiment » en français. Il se définit par des comportements et activités amenant les personnes – citoyens, consommateurs, grand public – à croire qu’une entreprise en fait plus pour l’environnement que ce qu’elle fait réellement. Le greenwashing se manifeste le plus souvent dans des éléments de marketing et de communication, pour promouvoir une image de marque plus responsable, éthique et écologique qu’elle ne l’est en réalité. Retrouvez plus de détails sur des aspects généraux du greenwashing ici.

Les répercussions sont graves, car en jetant le flou sur certaines pratiques, ou en exacerbant l’intérêt d’actions finalement mineures, les acteurs du greenwashing entretiennent l’ignorance et la confusion. Le débat public est alors intoxiqué par des arguments fallacieux et manque cruellement de contributeurs éclairés, si tant est qu’ils soient mis en avant. A chaque fois, il faut se poser la question. L’apparition de vaisselle en plastique réutilisable dans un célèbre fast-food a-t-elle plus d’impact sur les écosystèmes que le coup de communication qu’elle constitue sur l’image de marque de l’entreprise ?

Le phénomène concerne autant les produits manufacturés que les services, et même certaines politiques publiques. Aucun sujet n’est épargné, pas même la biodiversité. Si aujourd’hui la plupart des entreprises cherchent de nouvelles voies pour leur raison d’être, celles qui constituent la filière du génie écologique y inscrivent le bien commun et la résilience des écosystèmes depuis déjà trente ans (cf. Le Manifeste des entreprises du génie écologique). Nous verrons un peu plus loin comment cette éthique se traduit dans les actions menées par la filière.

Le greenwashing n’a de pertinence que pour les court-termistes

Commercialement, le greenwashing peut être une tentation facile, mais aussi un piège terrible autant pour ses auteurs que pour leurs cibles. Il est souvent la résultante de calculs d’apothicaires à l’échelle du vivant, car peu importe les bénéfices – notamment financiers – obtenus, ceux-ci s’avèrent ridicules fasse aux sacrifices faits sur les écosystèmes et même aux coûts nécessaires à leur restauration. La rentabilité à court terme nourrit un modèle mortifère sur le temps long.

En termes de ressources humaines et d’attraction pour les nouveaux collaborateurs, la pertinence du greenwashing reste également à prouver. D’après la DRH du groupe Setec Ingénierie dans un article du Moniteur : « Faire du greenwashing serait voué à l’échec, car les jeunes sont aguerris et informés sur le sujet du développement durable. » Au-delà des « bonnes pratiques » mises en avant lors de l’embauche, les visions, les raisons d’être et les stratégies globales des entreprises qui sont de plus en plus remises en cause, en témoignent les multiples déclarations de jeunes diplômés rebaptisés « bifurqueurs ». C’est aussi une question de compréhension des nécessités biologiques et d’une approche systémique.

A l’échelle de l’aménagement du territoire, il existe des cas qui démontrent le caractère contre-productif du greenwashing. Par exemple, lorsque les études d’impacts préalables à un chantier d’aménagement ou de construction ne sont pas rigoureuses, complètes et abouties, cela peut engendrer de mauvaises surprises pour le maître d’œuvre : découverte tardive d’espèces protégées empêchant la conduite du chantier, contraintes de terrains pour les engins, retards dans le calendrier amenant à devoir respecter celui d’autres espèces (nidification, reproduction…). On brandit alors des études écologiques peu poussées comme gage de respect de l’environnement, mais la réalité du vivant est autrement complexe. C’est pourquoi la filière du génie écologique place l’humilité, la rigueur et la cohérence au cœur de son action.

Comment éviter le greenwashing grâce au génie écologique

La réponse à cette question tient en deux mots : formation et professionnalisme.

1/ FORMATION : car la proportion de personnes formées aux principes du vivant et de son fonctionnement reste infime parmi les acteurs de l’aménagement. Même celles qui le sont manquent parfois de méthode pour conduire des projets réellement écologiquement viable. L’objectif est bien de faire coïncider les activités humaines avec le fonctionnement des écosystèmes. Pour bien gérer son lieu de vie (« oïkos-nomos » : économie) il faut d’abord le connaître (« oïkos-logos » : écologie).

2/ PROFESSIONNALISME : car c’est la boussole qui oriente les études, travaux et autres actions de génie écologique vers toujours plus d’humilité, de rigueur, de cohérence et d’adaptation. Les entreprises compétentes dans la réalisation de chantiers de génie écologique de qualité peuvent candidater à l’obtention d’une qualification Kalisterre, laquelle permet d’orienter les maîtres d’ouvrages dans l’identification de ces entreprises. En outre, les deux normes AFNOR sur la Conduite de projets de génie écologique (NF X10-900) et les Etats initiaux de la biodiversité (NF X32-102) mettent à disposition une méthodologie précise pour des études écologiques cohérentes et pertinentes.

Pour le Campus des Systèmes Vivants, il s’agit de former les aménageurs à une forme de professionnalisme écologique, au sens scientifique et technique du terme. Pour preuve : « Définir des actions pertinentes pour éviter tout effet de green washing » est l’un des objectifs de formation de la formation Norme sur la conduite de projet de génie écologique. Nos formations travaux peuvent quant à elles être d’excellents points de départ ou d’étape pour parvenir à une qualification Kalisterre, reconnaissance de la qualité des travaux de génie écologique menés par l’entreprise dans le cadre d’un chantier d’aménagement ou de construction.

Le jeu en vaut la chandelle

C’est donc par une formation appliquée et des actions rigoureuses que nous pourrons contourner les tentations du greenwashing. Et il n’y a qu’à voir la puissance de résilience des écosystèmes pour comprendre que les efforts à faire nous seront rendus au centuple.

A bientôt sur le Campus des Systèmes Vivants !

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